Analyse du système français de rugby

ANALYSE DU RUGBY FRANÇAIS


 ÉQUILIBRER RUGBY ÉLITISTE ET RUGBY DE MASSE


Cette analyse n'est pas une succession logique de paragraphe, chacun d'eux peut être lu indépendamment selon l'intérêt du lecteur.


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Il est souvent compliqué de travailler et d'analyser des chiffres sur les effectifs car la façon de valider un licencié peut avoir différentes possibilités et on peut trouver des écarts suivant ce que l'on compte. Cependant si le nombre en lui-même est variable les tendances révèlent toujours des réalités assez objectives de la situation dont on peut tirer des hypothèses et des relations de cause à effet.



La courbe des effectifs de la FFR entre 2000 et 2020 est remarquable car il y a des variations assez importantes pour en tirer des tendances, nous disposons donc d'un support riche en terme d'analyse, une "courbe plate" n'aurait pas eu grande valeur pour tirer des hypothèses. Lorsqu'on étudie cette courbe depuis 2000, on voit une période de 11ans de 2007 à 2018 à plus de 300000 licenciés avec 3 pics, 363000, 413000 et 455000, après chaque coupe du monde (2007, 2011 et 2015) avec un décrochage d'effectif systématique post Coupe du Monde, moins prononcé en 2007 assez brutal après 2011 et puis brutal et continue après 2015 en passant en dessous des 300000 en 2019 pour cette fois-ci ne plus remonter en 2020 post coupe du monde 2019! C'est intéressant d'étudier cette période car notre système est basé uniquement sur les forces vives de nos clubs qui eux, par ailleurs, augmentent régulièrement de 2000 à 2020 passant de 1436 à 1922... Finalement quelque soit les effectifs.



Cette période plus riche en effectif et en augmentation de nos clubs est corrélée avec un Equipe de France bien souvent en-dessous du 5ème rang mondial avec de faibles résultats en Coupe du Monde et au Tournoi des 6 nations mise à part en 2011 avec la place de 2nd en coupe du monde, ainsi qu'un seul tournoi gagné en 2010 alors que 4 sont gagnés de 2002 à 2007 à l'entrée de cette période faste. Comme quoi une vitrine pas forcément très attractive n'a finalement pas été si néfaste que cela en terme de croissance de la masse! En conséquence la relation Equipe de France de très haut niveau et croissance des effectifs n'apparaît pas comme une relation de cause à effet, même si la chute au 9ème rang mondial en 2017 se confond avec la chute des effectifs, mais malheureusement la remontée au 4ème rang mondial en 2020 qui n'entraîne pas de remontée des effectifs confirme bien cette "non relation". A noter que pour la coupe du monde 2003 il n'y a pas d'effet d'augmentation d'effectif post coupe du monde et que les 4 titres du Tournoi des 6 nations n'y ont rien fait non plus. Pour finir il apparaît clairement que les pics sont toujours corrélés post coupe du monde et que celle de 2023 joué en France à de forte chance de faire remonter les effectifs à + de 300000 licenciés!



Regardons maintenant nos jeunes U20 reflet de la politique élitiste de la DTN sur ces 20ans. De nos jours beaucoup de communications et d'interprétations circulent dont une relation de cause à effet entre être champion du monde en U20 et devenir champion du monde avec l'EDF, cette corrélation jamais évoquée clairement par la FFR ou la DTN mais totalement interprété par bon nombre de passionnés (pas forcément que des licenciés). Lorsqu'on regarde l'histoire de ce championnat mondial U20, on s'aperçoit qu'en 2006 nos jeunes sont champions du monde (U21 à l'époque et non U20 compétition qui démarre en 2008). On émet de suite cette corrélation avec le très bon résultat de l'EDF en 2011 cependant lorsqu'on regarde les joueurs sélectionnés on s'aperçoit que seuls Guirado et Médard sont dans le groupe de l'EDF. Donc, aujourd'hui la seule source d'analyse historique que nous avons en France ne démontre aucune relation entre des champions U20 (ou U21) et une probabilité future que l'EDF devienne championne du monde.



Pendant notre période faste en effectif (2007-2018) nos résultats jeunes se "cherchent" non qualifié en demi finale et 3 fois 4ème pour arriver à une très belle finalité récente avec les 2 titres obtenus en 2018 et 2019. Il est donc clairement établi que la DTN a œuvré en concentrant beaucoup de moyen après le titre de 2006 pour continuer, développer, améliorer, performer (etc) cette filière élite avec un réel succès sur du très long terme (10ans). Affinons l'analyse en prenant les générations de 2007 à 2012 soit 6 générations du début de la période faste en effectif, ces jeunes sont âgés de 20 à 31ans entre 2013 et 2018. Sans être champion du monde U20, on voit bien que ces générations n'ont pas aussi été en mesure de conserver l'EDF au-dessus du 5ème rang mondial. Donc aujourd'hui, la problématique est de savoir si les générations de 2013 à 2019 seront capables de le faire? Pour le moment la place de 4ème en 2020 est encourageant mais les faits historiques ne nous le démontrent pas, la seule chose qu'il nous démontre c'est que le Haut Niveau jeune est une voie d'accession au Haut Niveau mais pas le Haut Niveau. 


Encore faut-il que ces jeunes U20 soient sélectionnés en EDF!?!

Lorsqu'on analyse les pourcentages d'utilisation des U20 des nations majeures lors de leur dernier match en Coupe Du Monde 2019, on s'aperçoit que l'Afrique du Sud lors de la finale utilise 52% de joueurs issus de ses U20 (dont 17% ont été champion du monde U20) que la Nouvelle-Zélande et le Pays de Galles en utilisent le plus (83% et 74%), l'Angleterre un peu moins avec 65% et nous plutôt comme l'Afrique du Sud avec 57%. La première réaction c'est que l'Afrique du Sud nous démontre bien qu'elle sollicite autant sa filière élite que ses filières annexes en l'occurrence les clubs mais aussi le scolaire! Finalement, il est très compliqué de tirer des hypothèses entre une filière jeune de Haut Niveau et une équipe nationale. La tendance qu'on pourrait en tirer serait que les pays avec un effectif important sollicitent moins leur U20 que les pays qui ont moins d'effectifs. En effet, la Nouvelle-Zélande et le Pays de Galles ont moins d'effectifs que l'Afrique du Sud, l'Angleterre et la France. Cependant la France reste une culture rugbystique qui se démarque des autres pays car contrairement à eux, notre système scolaire est très faible ce qui est un handicap énorme dans la formation des jeunes joueurs. Ce fait du rugby scolaire est une donnée capitale car en France on ne peut compter que sur notre rugby de club ce qui signifie que l'initiation et la formation de nos jeunes se font uniquement qu'en club, la partie scolaire existe mais reste insignifiante alors que comme cité précédemment les pays à plus faible effectif comme la Nouvelle-Zélande, le Pays de Galles mais aussi l'Irlande ou l'Ecosse arrivent à faire toucher le ballon ovale à 100% d'une génération d'âge par le biais de leur système scolaire!

Finalement, en France, développer un système élitiste jeune aussi performant soit-il dans ses propres compétitions est bien loin d'apparaître comme une solution probante pour valoriser et stabiliser à Haut Niveau son équipe nationale. D'autant plus que le pourcentage utilisé des U20 n'est pas forcément élevé et l'hypothèse d'un 100% des joueurs de l'EDF issus des équipes nationales jeunes est un objectif qui ne paraît pas très pertinent par rapport à notre culture de masse. En effet, les joueurs sélectionnés dans les équipes jeunes sont pour la quasi-totalité des profils en avance biologique, ayant de 1 à 3 ans d'avance sur leur pic de croissance ce qui signifie que ceux sont des "adultes" avant l'âge. Par conséquent, ces joueurs ne constituent que très peu (quelques %) de jeunes par génération! L'immense majorité de nos jeunes sont à maturation normale et même quelques uns à maturation tardive, et ils ne sont donc pas détectés et invités dans ses équipes nationales jeunes (à juste titre manquant de puissance) et même pour beaucoup d'entre eux dans les compétitions élitistes jeunes des clubs professionnels. Il y a dans le rugby de masse un énorme potentiel qu'il faut développer dans le système parallèle au système élitiste, autrement dit dans les compétitions jeunes issues de nos clubs amateurs!

Avec moins de 60% d'utilisation des U20, l'EDF a besoin de s'appuyer sur les compétitions jeunes du rugby amateur pour sortir des talents !


Déséquilibre trop important en faveur du rugby élitiste !


Retournons à nos effectifs de la masse, comme déjà évoqué, sur les 3 pics d'effectifs post coupe du monde, on a 3 baisses significatives celle post 2007 est la moins prononcée, celle poste 2011 est très importante sur peu de temps (1an) et la plus néfaste est celle post 2015 qui est importante et surtout longue (3ans)! Ces chutes d'effectifs sont particulièrement dues à un manque de fidélisation des licenciés et pour celle post 2015 la problématique de la sécurité du joueur est un argument souvent cité pour expliquer cette longue descente des effectifs. Le premier constat que l'on peut faire lors de cette période faste en effectif est que la FFR et de la DTN ont préféré optimiser la filière élite en délaissant le rugby de masse créant un énorme déséquilibre entre le rugby de masse et le rugby élitiste en France en terme de priorité fédérale! Le fait assez symbolique est qu'entre 2016 et 2019 la courbe des résultats des U20 et celle des effectifs de masse sont complètement inversés!


Aujourd'hui il y a urgence d'équilibrer le système rugbystique français entre le développement et la fidélisation de son rugby masse et le développement du rugby élite, l'UCRAF (Union des Clubs de Rugby Amateur Français) organisation d'écoute et de défense des clubs amateurs revendique avec force cet équilibre. Il y a urgence que le combat soit au centre des apprentissages de nos Ecoles de Rugby et que la formation des éducateurs soient une des priorités fédérales. En effet qui dit maîtrise technique pour nos licenciés dit expertise technique des éducateurs et des entraîneurs pour bien enseigner... et qui dit expertise technique dans le combat dit refonte des contenus des brevets fédéraux car dépoussiérer ne suffit plus!


Aujourd'hui, beaucoup de monde simplifie le problème de la baisse d'effectif sur la plus récente, celle à partir de 2016, en cherchant des relations de cause à effet très récentes alors que ce problème a déjà plus de 10ans lorsqu'on voit la courbe et les 2 autres baisses significatives ! L'argument de la priorité fédérale ou plutôt de la non priorité fédérale du rugby de masse a au moins plus de 10ans et je dirai même qu'il date du début des années 2000 voir bien plus c'est-à-dire avant l'éclosion du rugby professionnel (1996). En fait on peut se demander si le rugby de masse a finalement été un jour la priorité fédérale, car depuis toujours la FFR vie sous un effectif de masse assez conséquent qui lors du rugby amateur avant 1996, avec un minimum d'implications humaines et financières de la FFR, les talents issus de sa masse suffisaient pour rendre une équipe de France compétitive. Puis avec l'arrivée du rugby professionnel, il est clair que la priorité a été celui de développer la filière élitiste jeune, pourquoi? le talent ne suffit plus! Les exigences du rugby moderne professionnel nécessite talent, certes, mais aussi travail! Il a fallu innover et développer tout un système de détection, de sélection et d'entrainement (plutôt perfectionnement) qui a évolué des années 2000 à nos jours. Cependant ce rugby moderne est passé d'une bonne dizaine de minute de temps de jeu effectif dans les années 90 à près de 40min aujourd'hui, ce qui signifie qu'il a quasiment été multiplié par 4! Donc 4 fois plus de contacts avec des joueurs bien plus puissants car bien plus lourds! Forcément, cette évolution s'est déclinée peu à peu dans notre rugby de masse avec par conséquent des temps de jeu effectifs plus importants et des joueurs mieux préparés "plus pro". Par exemple, aujourd'hui des cadets nationaux U16 ou de la Fédérale 3 peuvent arriver à 25min de temps de jeu effectif.... 2 fois le temps de jeu effectif de la première division des années 90! Qu'en on entend des arguments comme il y a toujours eu des commotions en rugby avec à l'époque un coup d'éponge magique, on oublie simplement de dire qu'aujourd'hui ces commotions ont un "potentiel" de multiplication par 4 avec des impacts bien plus puissants le tout sous un contexte de diffusion des images exponentielle car n'importe qui peut filmer et diffuser les images au plus grand nombre via internet et ses réseaux sociaux.

Par conséquent, le rugby moderne n'a jamais autant démontré que le rugby est d'abord un sport de combat avant d'être un sport collectif! La notion d'insécurité évoquée récemment dans sa pratique est directement liée au combat que génère notre sport et qui demande une maîtrise technique précise pour le pratiquer correctement afin que nos licenciés (enfant, jeune et adulte) évoluent avec une maximum de sécurité.

Temps de jeu effectif multiplié par 4 depuis les années 90


+


Joueurs plus lourds et mieux préparés


=


Le rugby est un sport de combat collectif et non un sport collectif de combat


Rugby amateur :

Un problème de

30 ans et non

de 5 ans!

Pour les Écoles de Rugby, le rugby digest des années 2000 est très pertinent y changer les règles depuis 20ans n'est pas la solution car le problème majeur reste son application. Et les derniers emménagements tels le jeu à toucher ou l'interdiction du passage en force nous démontre bien qu'au lieu de favoriser l'apprentissage du combat on préfère faire l'inverse en le diminuant. Ce besoin à court terme d'agir rapidement sur une "euphémisation" du rugby pour relancer les effectifs, qui reste très logique sur du court terme mais qui ne résout en rien le problème réel, démontre bien que le mal n'est pas récent mais bien profond et ancien dans notre rugby de masse.


"Retière U17 élite" dauphine de la Crabos U18 et annulation du Super Challenge, Gauderman et Alamercery!

Notre Directeur Technique National, Didier Retière, annonce son départ de son poste, et là aussi nous voyons à nouveau la symbolique de l'élitisme car il prend un poste de directeur sportif à ... Clermont-Ferrand. Il ne va pas dans un club amateur pour développer une école de rugby et des équipes jeunes afin de remonter un niveau de jeu qui s'affaiblit de plus en plus depuis des années par rapport aux niveaux de jeu des catégories jeunes élites (super challenge, gauderman, alamercery et crabos), afin aussi de former et sortir des joueurs de talents à maturation normale ou tardive. Il va continuer à faire ce qu'il a très bien fait : s'occuper de l'élitisme... Le déséquilibre entre élitisme et rugby de masse entraîne un fossé de plus en plus important entre les divisions jeunes élites et les autres divisions jeunes! A moins que Didier Retière renonce au Super challenge (U14 élite) au Gauderman (U15 élite), aux Alamercery (U16 élite) et prône pour une compétition U17 élite dauphine de la compétition Crabos (U18 élite). Dans ce cas, pour son formidable travail dans l'élitisme depuis 15ans, je serai pour la création d'une compétition "Retière U17 élite" avec la Crabos (U18 élite) et donc l'annulation des compétitions aux étages inférieures, compétitions élites qui passeraient sous forme de sélections départementales avec des tournois gérés par la Fédération et ses organes décentralisés. Dans ce cas, des U14 aux U16, on retrouve un "melting pot de maturations biologiques" des joueurs où les meilleurs tirent les autres étant des repères très importants, repères qui de nos jours n'existent plus dans les divisions jeunes des clubs amateurs. Quand aux problèmes de gabarits si décriés au point de parler de catégorie de poids (voir World Rugby tout récemment), le surclassement utilisé il y a bien longtemps et puis interdit (pourquoi? pour que les jeunes à maturation précoce n'aient plus d'autres choix de s'exporter dans un club pro?) ainsi que les équipes de génération d'âge possible par de réels projets de formation de rassemblement de clubs constituent 2 outils intéressants et bien plus réalistes dans leur mise en place dans notre rugby de masse plutôt que des catégories de poids.


Pour en revenir à la problématique de fidélisation, il est clair que résoudre la sécurité du joueur lors de sa pratique dans les écoles de rugby et les catégories jeunes améliorerait leur fidélisation. Peut être qu'il faudrait symboliquement, là aussi, mettre les mots fidélisation et sécurité dans la définition de la formation du joueur de rugby. Bien souvent on résume la formation du joueur par la capacité à améliorer ses ressources (technique, tactique, physique, stratégique et mentale), cependant il est difficile de se projeter sur l'avenir. De ce fait, on peut la développer par améliorer les ressources du joueur pour l'emmener à son meilleur niveau possible. Dans ce cas, on se projette sur un meilleur niveau possible pour jouer en sénior autrement dit dans la meilleure division possible. C'est alors sans le dire, penser à former pour fidéliser le joueur. Par conséquent actualisons la définition à la problématique actuelle : former un joueur c'est le fidéliser en améliorant ses ressources en toute sécurité pour l'emmener à son meilleur niveau possible dans le but de faire une carrière senior. Ainsi le critère de réussite n'est pas forcément à aller chercher dans les ressources, mais simplement le fait qu'un club forme bien lorsqu’un pourcentage X (à définir) de jeunes issus des U19 ou U18 font au moins X saisons (à définir) en senior. Par exemple, 80% des jeunes qui font 3 saisons en senior (quelque soit le niveau senior) caractériserait un club comme un bon club formateur. Cette idée peut se décliner sur les Écoles de Rugby, comme critère de la labellisation, à chaque étoile (il y a 3 étoiles possibles dans la labellisation) un nombre X de gamins qui continuent à jouer en U16. Au-delà de la fidélisation du joueur, il faut aussi se poser la question de l'amont, c'est-à-dire de la fidélisation des éducateurs et des entraîneurs, deux données circulent depuis 20ans, un éducateur entraîne en moyenne 3 saisons puis arrête et seulement 30% d'entre eux sont formés! Un constat qui peut expliquer aussi les problèmes de fidélisation du joueur.


Les CTC

(cadre technique de club)

=

 La courroie de transmission entre la théorie et la pratique



=> Un acteur clé dans le rééquilibrage du système

Il y a un élément important concret qui a été mis en place depuis quelques années, pour aider le rugby de masse, c'est la création des CTC, des cadres techniques de clubs qui ne sont pas à confondre avec les CT les cadres techniques qui eux évoluent depuis toujours en ayant diverses dénomination CTR, CRT, CTD, CTS (etc). La mission des ces CTC est uniquement axée sur le développement et la formation envers les clubs amateurs et le milieu scolaire. L'histoire de la création de ce profil de CT particulier envers les clubs provient des dirigeants des clubs amateurs qui notamment, lors de tour de France de Bernard Laporte avant sa première élection ont demandé que les CT soient plus présents dans les clubs, et au lieu de missionner les CT sur cette principale activité de développement et de formation, il a été opté pour la création d'une nouvelle génération de professionnel du rugby totalement dévoué au rugby de masse : les CTC. Le casting a changé finit de postuler pour les postes de CT pour faire de l'élitisme et bienvenue au rugby de masse espérons qu'il n'y ait pas d'erreur ... de casting! Cette nouvelle génération de CT est incontestablement la première pierre posée pour rééquilibrer le système entre rugby élitiste et rugby de masse, et cette première pierre a été demandé par le rugby de masse et entendu par Bernard Laporte et son comité directeur de la FFR! Chaque proposition comme celles évoquées dans ce document tel le sur-classement ou le rassemblement pour un vrai projet de formation doit être supervisé par le CTC des clubs en question. Le CTC est le maillon fort entre le club amateur et la FFR et ses organes décentralisés (comités départementaux ou de ligues), il est le passage de l'écrit au terrain! Ecrire des rugby digests, des labellisations, des centres d'entraînement labellisé (CEL) ou tout autre élément ne sert à rien sans une application efficace sur le terrain! Comme pour les éducateurs et les entraîneurs, même si ce nouveau profil de CT est récent, on peut aussi se poser la question de leur fidélisation pour stabiliser leur rôle sur du moyen et long terme au sein des clubs!



Un autre point de réflexion est la notion d'exemplarité qui rajoute du crédit aux actions. Etre exemplaire dans cette réflexion c'est juste montrer l'exemple, il ne s'agit pas d'être le meilleur ou d'être le moins bon, il n'y a pas de jugement de valeur, c'est juste le fait que si on dit quelque chose on fait la même chose. Que renvoi aujourd'hui l'élitisme jeune dans les clubs pro (super challenge, gauderman, alamercery et crabos), des équipes de 35 à 40 joueurs dont certains gamins jouent très peu servant de sparring partner aux entraînements, des joueurs figés à des postes suivant des critères souvent physiques sans prendre en compte le souhait réel du jeune, du recrutement chaque saison avec l'éjection des jeunes dont certains reçoivent par simple texto courant juin qu'ils ne sont pas pris dans l'effectif pour la saison suivante (etc). Face à cela on demande aux clubs amateurs dans les divisions régionales jeunes, de former tout le monde, de faire jouer tout le monde, de fidéliser les jeunes, de privilégier la formation à la compétition (etc). Bref 2 mondes qui semblent aujourd'hui si éloignés voire quasi opposés alors qu'on parle de jeunes du même âge qu'il faut former et fidéliser... Le système élitisme se doit d'être bien plus exemplaire qu'il ne l'est aujourd'hui! Plus largement, chaque personne extérieure au rugby amateur qui intervient dans ce rugby de masse se devrait d'être exemplaire et agir en étant à côté de et non au-dessus de! Le rugby amateur a plus besoin d'exemple que de leçon! 

L'exemplarité : le petit plus qui transforme une leçon en savoir-faire!



La compétition

=> Le débat stérile dans la formation du joueur

Gagner en formant est-ce si utopique?


Pour en revenir à la compétition, dire qu'il faut former plutôt que faire de la compétition dans la formation de nos jeunes est un échec de la formation fédérale car depuis 30ans rien n'a vraiment évolué au point de se demander si c'est vraiment cela le vrai problème à savoir que les éducateurs sont trop compétiteurs préférant gagner les matchs au lieu de bien former leurs gamins. En football, ils ont encore ce problème et pourtant les effectifs s'approchent de 2 millions de licenciés et l’Équipe de France est double championne du monde! Un premier élément de réponse est que par nature l'éducateur et l'enfant sont compétiteurs et qu'inhiber la compétition est quelque part "contre nature" voir même frustrant. Il faut peut être alors déplacé la problématique et ne pas opposer formation et compétition mais plutôt les associer! La problématique devient alors : que peut apporter la compétition pour former les joueurs ou comment se servir de la compétition pour former les joueurs quelque soit leur âge!



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